Journées d’immersion : un test grandeur nature avant de devenir franchisé

Tout bon franchiseur propose aux candidats une immersion en agence ou magasin, un test clé pour se confronter à la réalité du terrain. Que voit-on, où se déroule cette expérience, quelles questions poser ? Trois franchisés partagent leur vécu.

Avant de s'engager définitivement, les candidats à la franchise ont la possibilité de participer à des stages Découverte ou journées d'immersion. Intégrées au processus de sélection, ces expériences permettent de découvrir concrètement le métier et de valider les promesses du réseau. Leur durée varie d'une journée à une semaine selon la complexité de l'activité, et elles peuvent se dérouler au siège, dans une unité pilote ou dans un ou plusieurs points de vente franchisés. Véritable sas de pré-intégration, ces immersions aident les futurs franchisés à se projeter dans leur quotidien, à se familiariser avec les différents postes et à vérifier si l'aventure leur correspond.

Vivre le métier de l'intérieur

S'imprégner des odeurs de cuisson en fin de service, gérer les aléas du froid dans une boutique de fleurs, enchaîner les sourires face à une clientèle exigeante ou encore travailler six jours sur sept... Être franchisé est un véritable engagement, parfois éloigné de l'image idéalisée que l'on peut en avoir. L'immersion offre une mise en situation concrète du quotidien et permet de s'approprier les gestes métier et les process spécifiques du réseau.

« Ma semaine de découverte aux Halles d'Anglet m'a permis de vraiment me plonger dans l'activité. Sans cette immersion, je n'aurais pas pu mesurer l'ampleur du changement. J'ai découvert les équipements, les recettes, les techniques de cuisson... Après 20 ans dans le secteur automobile, je partais de zéro en rôtisserie. Cette étape a renforcé ma motivation et ma volonté de me lancer dans cette nouvelle aventure », témoigne Benjamin Poignard, aujourd'hui franchisé Kokoko Rôtisserie à Orléans.

Un moment privilégié pour poser les bonnes questions

Durant ces immersions, les porteurs de projet rencontrent souvent un ou plusieurs franchisés en activité. L'occasion idéale pour obtenir des réponses concrètes sur des sujets pratiques : rentabilité, organisation, rythme de travail, gestion des stocks...

« J'ai rencontré deux franchisés à Palaiseau et à Sainte-Geneviève-des-Bois. J'attendais cette immersion avec impatience : je quittais un CDI, je voulais être sûr de la viabilité financière de mon projet. J'ai pu poser toutes mes questions : à partir de quand devient-on rentable ? Quelle part représente la masse salariale ? Combien de temps avant de pouvoir se rémunérer ? Quelle est la charge horaire réelle ? », partage Ewen Menguy, franchisé Ewigo à Rambouillet.

Patrice Letellier, qui ouvrira prochainement un centre Norauto à Fontainebleau, a lui aussi profité de cette étape pour aller au fond des choses : « J'ai passé trois jours dans un centre de même taille que le mien, à Varennes-sur-Seine. J'étais venu avec une liste de questions très précises sur le chiffre d'affaires, les marges, les salaires, les relations avec le siège... J'ai même contacté deux autres franchisés de mon propre chef pour croiser les réponses, et elles étaient cohérentes. »

Un test pour les candidats... et pour le franchiseur

Les journées d'immersion ne servent pas qu'aux candidats : elles permettent aussi au réseau d'évaluer les profils, de tester leur motivation et de vérifier leur adéquation avec l'esprit de l'enseigne.

« Lors de ma journée, j'ai rencontré le franchiseur au siège le matin, puis j'ai été accompagné par le consultant RH pour visiter les points de vente. Cela m'a permis de poser des questions précises sur les outils de gestion, les logiciels de reporting, l'accompagnement proposé », ajoute Ewen Menguy.

À l'issue de ces journées, une évaluation croisée est souvent réalisée. Le candidat partage son ressenti, et le franchiseur donne également son avis. « C'est une étape de sélection mutuelle. Ils doivent être convaincus autant que moi. Je ne voulais pas me tromper, et eux non plus », conclut Patrice Letellier.

Par la rédaction d'AfriqueFranchise.com